1. |
Intro
00:25
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2. |
Le Porc et la Putain
03:38
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À l'heure d'la bouffe débute la danse
De l'avare et gras dominant
Qui brime le pauvre mendiant
Et déploie fièrement sa panse.
Ami des riches et des voleurs,
Flanqué d'une idiote putain,
Il défèque avec dédain
Sur ce que fût son honneur.
Négligeant décence et soin,
Il agit telle une truie.
Et pour tromper son ennui
Il s'en fout plein le groin.
Il s'étend et se vautre,
Sot qu'il est et pochtron,
Dans son or et ses étrons,
Roi des porcs parmi les porcs.
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3. |
Mers de Soufre
03:40
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Navigant sur des mers de lave et de soufre,
Traversant l'infini, inondé par le foutre,
Le pauvre homme à la peau âpre et rance
S'égare entre les ruines de la décadence.
Il trône fièrement au milieu de sa barque,
Venant des abîmes dont il est le monarque,
Balaye et pousse les cadavres puants
Et se fraye un chemin parmi la pourriture.
L'effluve des carcasses qui s'entassent
Enivre les sens du bienheureux.
"Vautours, cloportes, pouilleuses hyènes,
Becquetez, dévorez, raillez leur détresse.
Sangsues nous étions, sangsues nous resterons :
Misérables vers, léchez donc ces moignons."
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4. |
Charogne
04:35
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Furoncle honteux vivant dans la crasse,
Cynique poivrot nourri à la vinasse,
Ta grasse robe chasse les gourdasses...
Lorsqu'à l'aube ton chant de crapaud
Guide l'ouvrier à l'allure frénétique;
Persiflages qui sonnent authentiques,
Glaviots expulsés entre tes deux chicots.
La nuit, à la lumière des lampadaires,
Coups d'barre à mine, début du calvaire;
Torgnoles, entailles à la jugulaire,
Et du sang couvrira ton teint blafard.
Dans la brume humide, tombe accablante,
Le poisseux titube, vacille, se traine,
Au milieu des déchets, chiure urbaine,
Raclure morbide aux plaies suppurantes.
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5. |
Brigitte
05:09
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Allongée sur un lit branlant,
Sourire oblique, regard vitreux,
Tu m'attends, le coeur battant,
Et m’abrites dans ton cou goitreux.
Plutôt que de brader un rein
Tu monnayes tes services,
Et ton chaud col utérin
Pour assouvir tous mes vices.
Tu en as parcouru du macadam,
Écumé des lits et des chambrées.
Et des ruines de ton fruit asséché
S'écoule mon sperme jauni.
Nos corps rompus aux joutes
Enlacés, l'un contre l'autre,
Attendent sereinement l'absoute;
Que folie et mort soient nôtres.
Allongée sur un lit branlant,
Visage livide, regard vitreux,
Tu reposes, agonisante,
Et mes mains ferment tes yeux.
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